Lorsque je suis arrivée à Berlin, j’ai tout d’abord été surprise par la différence de prix dans les magasins par rapport à la France – quand on débarque de Paris c’est pas très difficile en même temps -. La diversité des alternatives au régime alimentaire “classique” était également beaucoup plus riche, et les possibilités pour manger bio beaucoup abordables. À ce moment là, je ne consommais encore qu’occasionnellement des produits bio, notamment parce que j’étais fauchée, mais aussi parce que mes convictions et mon opinion sur le sujet n’étaient pas encore forgées. J’ai quand même commencé à consommer bio de temps à autre lorsque je suis arrivée à Paris pour ma dernière année d’études. Quitte à perdre un bras quand je payais ma note de courses ou me prendre autant de pollution dans la face à chaque fois que je sortais, je m’étais dit que manger bio plus régulièrement ne me ferai pas de mal et au final, ne me rendrait guère plus pauvre. À ce moment là, j’achetais surtout mes farines spécifiques en magasins bio, quelques superfoods et des produits frais comme le tofu, les produits à base de soja ou encore ceux que je ne trouvais pas en grandes surfaces.
J’ai commencé un peu plus à consommer bio par convictions et par souci de mieux manger lorsque je suis arrivée à Berlin et que les prix sont devenus un peu plus abordables. Les blogs que je suis et les livres que j’ai lus m’ont aussi peu à peu convaincue qu’au delà de l’impact environnemental, favoriser une alimentation bio avait un impact sur la santé et la qualité des aliments que l’on trouvait dans notre assiette. Je suis aussi consciente que le label bio ne fait pas tout, et que malgré l’absence de pesticides et produits chimiques, l’impact environnemental et l’apport nutritionnel ne seront pas forcément meilleurs si je décide d’acheter des fruits ou des légumes qui viennent de l’autre bout du monde et ont été cueillis des jours à l’avance avant maturité.
Quelques livres m’ayant sensibilisée à l’importance de manger bio:
• My New Roots, de Sarah Britton
C’est avec ce livre que j’ai commencé à m’intéresser un peu plus à la nutrition holistique et à l’importance de choisir des produits sains pour tirer le plus de bénéfices dans l’assiette. Les recettes sont simples, nutritives et de saison.
• Vous êtes fous d’avaler ça! , de Christophe Brusset
L’auteur travaille dans l’agro-alimentaire depuis des années et dénonce dans son livre les pratiques que les industriels nous cachent pour faire plus de profit sur les produits que nous mangeons. Même si tout n’est pas nouveau, le livre est une claque dans la gueule et fait réellement réfléchir sur la volonté de continuer à consommer certains produits.
• Eat pretty, de Jolene Hart
Ce livre est également focalisé sur l’intérêt de la nutrition holistique et du bien-manger, et présente de façon claire les super-aliments qui ont le plus d’impact sur notre corps, leurs bénéfices, et la façon de les utiliser pour booster son système immunitaire, aider à la régulation hormonale, ou encore avoir une peau plus claire.
Pour l’instant, les produits issus de l’agriculture biologique représentent environ 60% de mon alimentation, tout simplement parce que même si je fais attention à ce que j’achète je ne peux pas me permettre de consommer uniquement bio, mais aussi parce que la différence entre bio et non-bio est parfois moindre pour certains produits.
Mes astuces pour manger bio moins cher
En introduisant plus d’aliments bio dans mon alimentation, j’ai également essayé de limiter les surcoûts inutiles afin de me rapprocher le plus possible de ce que je paye pour des produits non-bio. Voici quelques astuces que j’essaye généralement d’appliquer pour ne pas mettre le feu à mon compte en banque:
• Limiter les produits transformés: la différence de prix entre un produit bio et non-bio est encore plus grande lorsque l’on achète des produits transformés et des aliments tout prêts tels que des falafels, des biscuits, des tartinades, etc…À cause des coûts de fabrication, mais aussi de packaging. Au lieu de payer 5 falafels à 4€ la boîte, je les fais moi-même avec des pois-chiches bio et j’en obtiens 3 fois plus pour moins cher.
• Privilégier les produits bruts et de saison: pour faire suite au point du dessus. La différence de prix entre des courgettes bio et non-bio est parfois ridicule, malgré ce que l’on pourrait penser. La majorité de mes achats en magasins bio se résume aux fruits, légumes, graines, noix et céréales, et lorsque je fais attention je peux m’en tirer pour des sommes très correctes. Avec une offre de produits toujours plus importante dans les magasins, on oublie aussi souvent que consommer des produits de saison est l’une des premières choses à appliquer si l’on veut devenir plus éco-responsable et manger des produits sains et goûteux à prix optimal.
• Les produits en vrac: favoriser les produits en vrac permet aussi de limiter pas mal de coûts supplémentaires comme ceux du packaging, en plus c’est meilleur pour l’environnement et vous pouvez en prendre juste la quantité dont vous avez besoin. J’ai par exemple payé 3,5€ il y a quelques jours pour 500g d’arachides. Certes il faut les décortiquer, mais le poids des coques et tellement léger qu’au final mon beurre de cacahuètes maison coûte presque 2 fois moins cher que si je l’avais acheté en pot.
• Se méfier des marques et packagings: c’est assez drôle d’être en train d’écrire ça, car je suis généralement la première pigeonne à tomber dans le panneau du marketing. Même si dans certains cas la marque peut-être synonyme de qualité, un produit entrée de gamme sera dans tous les cas moins cher et pas toujours à cause de sa qualité. Les coûts marketing de la sous-marque sont souvent moins élevés et bien que le packaging soit moins attractif, la qualité peut être la même voire meilleure. Vous pouvez vérifier par exemple en prenant un paquet de pois-chiches secs d’une grosse marque et ceux de la sous-marque. Ceux de la grosse marque proviennent de Chine tandis que ceux de la sous-marque proviennent d’Italie…et sont deux fois moins chers. Perso quand je vois ça mon choix est vite fait.
• Apporter ses sacs: au lieu d’acheter à chaque fois des sacs inutiles qui au final finiront au fond d’un placard. J’essaye de penser à prendre un ou deux sacs en toile quand je sais que je vais faire des courses. Pour les fruits et légumes dans le magasin, j’essaye aussi de limiter au maximum de prendre des sacs en papier lorsque les produits sont gros et propres, comme les pommes par exemple.
• Aller au marché local: aller acheter ses produits bio au marché est encore plus économique, notamment pour les légumes, les fruits et les bouquets d’herbes aromatiques. Vous savez également d’où les produits proviennent. Les marchands n’hésitent pas à faire des prix, surtout en fin de journée et tout le monde y est gagnant.
• Si je ne peux pas me permettre de prendre un produit bio: si je ne peux pas me permettre de dépenser 10€ pour du poulet bio, j’essaye au moins de le choisir “élevé en plein air” ou encore mieux, régional. Pareil pour les oeufs. De ce fait, je sais un peu mieux ce que je mange, d’où ça vient, en plus c’est bon pour les éleveurs locaux et les circuits courts.
Lorsqu’il m’arrive de vraiment dépenser beaucoup en produits bio, c’est surtout lorsque je dois acheter des produits spécifiques comme de l’huile ou du sucre de coco, du cacao cru ou des super-aliments. Je suis habituée à utiliser ces aliments régulièrement dans mon alimentation, mes recettes et également certains super-aliments pour équilibrer certains apports en nutriments, mais c’est totalement optionnel et c’est plus un “luxe” que je m’offre de temps en temps.
Quels sont les aliments bio à privilégier?
Lorsque mon budget est trop serré, j’essaye d’acheter uniquement les aliments les plus importants en magasin bio, c’est-à-dire ceux qui sont généralement les plus sujets aux traitements et produits toxiques. Au delà de l’absence de pesticides sur les fruits et légumes bio, juste leur teneur en antioxydants peut être jusqu’à 69% supérieure que dans des produits classiques. Pour avoir une idée plus claire, voici quelques aliments qu’il est conseillé de manger bio:
• Fraises
• Fruits à noyaux: pêches et nectarines
• Pommes de terre
• Épinards, salade, Kale
• Pommes et poires
• Raisin
• Cerises
• Tomates
• Poivrons
• Viande de boeuf et poulet: les animaux sont souvent nourris avec des antibiotiques et des hormones en élevage traditionnel, qui restent dans la viande et peuvent avoir des effets sur notre corps.
• Produits laitiers: à cause de la présence d’hormones également.
• Les céréales complètes
• Les noix et graines: plutôt optionnel, mais je préfère les acheter bio le plus possible pour profiter de tous leurs bienfaits notamment quand je fais du lait végétal ou du beurre de noix.
Pour les fruits et légumes, vous pouvez consulter la liste complète sur le site du Environmental Working Group.
Quels sont les aliments qui ne nécessitent pas d’être bio?
Certains autres aliments sont peu voire pas du tout exposés aux pesticides, les consommer non-bio n’a donc aucun risque.
• Avocats
• Ananas
• Oignons
• Chou blanc et chou fleur
• Asperges
• Mangues
• Aubergines
• Kiwis
• Melon
• Pamplemousse
Vous pouvez aussi consulter la liste complète sur le site du Environmental Working Group.
Si vous n’avez pas la capacité, les moyens ou l’envie de manger bio, consommer des produits de saison et des produits locaux comme des fruits et légumes cultivés par le producteur du coin, du miel de la région ou encore du fromage fait par un fromager local est déjà un grand pas pour une consommation plus responsable avec des conséquences moins importantes sur l’environnement, une traçabilité claire des produits, un coup de pouce pour l’économie locale, et souvent beaucoup plus de goût que les produits importés!
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